Les morsures de chien

Qui n’a jamais refermé son journal, épouvanté par un fait divers sordide où un enfant s’était fait défigurer par son chien ? Ce genre d’accident n’arrive pas qu’aux autres, et les victimes sont toujours plus nombreuses chaque année. Elles sont pourtant impossibles à dénombrer avec précision, et les statistiques restent floues, malgré l’obligation de déclarer tout événement mettant en cause un chien. Explications.

Les races, mythes et légendes

Selon les experts, la dangerosité d’un chien n’a qu’un lien ténu avec sa race. En effet, aucune étude scientifique n’a pour l’heure démontré la relation entre origine biologique et comportement. Sont davantage en cause la socialisation, l’éducation, la lignée, ainsi que les relations au sein du foyer. Le Docteur Béata, comportementaliste animalier, explique ainsi dans les colonnes du Figaro :  »Le labrador et le berger allemand sont les chiens les plus mordeurs, non pas parce qu’ils sont plus dangereux mais parce qu’ils sont tout simplement les plus nombreux parmi les 7,8 millions de compagnons dans l’Hexagone. »

Quid de l’assurance ?

Si votre compagnon s’aventure à mordre un tiers, c’est votre assurance responsabilité civile qui sera en charge des dommages. Dans le cas où les blessures touchent un autre chien (ou un chat), et que cet animal est couvert par une assurance santé animale, les frais vétérinaires sont remboursés par cette dernière. Mais l’assureur en question est en droit de demander à votre assurance responsabilité civile de partager les frais !
Un chien coupable de morsure fait l’objet, depuis 2008, de deux obligations : trois visites chez le vétérinaire, qui effectue une surveillance sanitaire, et une évaluation comportementale auprès d’un professionnel qui sera chargé de déclarer les résultats aux autorités.

Le problème des chiffres

Le principal souci reste qu’il n’y a pas systématiquement de déclaration d’accident ou même d’hospitalisation en cas de morsure. Ainsi, les chiffres, publiés chaque année par le Centre de documentation et d’information de l’assurance (500 000 victimes en 2011, 495 000 en 2010, etc.) ne sont pas exhaustifs. Les seules conclusions tirées sont que les risques augmentent entre juin et septembre et les accidents sont plus nombreux en zones péri-urbaines. Le monde rural est le moins touché… Ou celui qui s’en plaint le moins ! Dernier constat : les principales victimes sont les enfants.

Les enfants premiers concernés

Une enquête diligentée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en 2011 démontre que les morsures sur enfants intervenaient lorsque les chiens étaient dérangés. En clair, ne laissez pas vos bambins réveiller votre animal ! 0,5 % des enfants français sont conduits à l’hôpital chaque année suite à des attaques  »canines »… Ça fait beaucoup ! Chez les plus jeunes, les blessures se situent le plus souvent au niveau de la tête et du cou, entraînant des séquelles esthétiques, physiques et psychologiques.
Afin de prévenir ce genre d’accident, de nombreuses actions de prévention voient le jour, comme les journées de sensibilisation organisées dans les écoles et les centres de loisirs. On n’est jamais trop prudent. Ne jamais laisser un enfant embêter un chien, ne jamais laisser un enfant seul avec un chien !